De la photo au dessin : construire son image avant l’aquarelle
- 2 mai
- 4 min de lecture
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✧ Introduction
Avant même de sortir les pinceaux, il y a une étape essentielle que je pratique systématiquement : préparer le dessin. Quand je travaille à partir d’une photo, j’aime l’adapter, l’éclaircir, l’interpréter... avant de la passer au feutre noir et à l’aquarelle.
Dans cet article, je vous montre comment je procède pour travailler l’image, tracer les lignes, et organiser la composition.
De la photo au dessin : construire son image avant l’aquarelle
Étape 1 : Adapter la photo (nettoyage de l’image)
Retrouvez le tutoriel vidéo de cette composition , voir ici
Souvent, une photo contient des éléments visuels gênants : barrières, panneaux, ombres, etc. Pour l’image de ce moulin, j’ai choisi de supprimer des barrières au premier plan, qui n’apportaient rien à la composition.
📌 Outils gratuits recommandés :
Cleanup.pictures – en ligne, rapide, très simple : vous surlignez ce que vous voulez supprimer, et l’outil s’en charge
Snapseed (application mobile gratuite) – très pratique pour ajuster contraste, netteté, rognage
Remove.bg (en ligne) – utile pour détourer rapidement un sujet si besoin
👉 Avant / Après :(image de la photo originale + image modifiée sans les barrières)


Étape 2 : Construire le dessin – lignes & structure
Bases de construction :
Le moulin est basé sur une forme cylindrique
Les maisons sont des volumes rectangulaires en perspective
La ligne d’horizon et les repères au sol m’aident à construire la profondeur
Je recommande de faire le dessin à part sur un papier esquisse ou dessin fin, puis de le reporter sur votre papier aquarelle (pour ne pas l’endommager).
🛠 Méthodes pour transférer le dessin :
Papier calque
Tablette lumineuse (difficile en carnet, mais top en feuille)
Papier carbone
Ou directement au critérium si vous êtes à l’aise à main levée
Étape 3 : Travailler le tracé au liner
Pour ce dessin, j’utilise des liners noirs, selon l’épaisseur des traits que je veux rendre :
Sakura Micron 0.1 / 0.3 / 0.5
Ou les Staedtler Pigment Liner, que j’aime beaucoup aussi
Pour l’esquisse : un critérium 0.5 ou 0.7 mm 3B
Version dessin :
Astuce :
Les lignes en lumière ➝ plus fines
Les lignes en ombre ➝ plus épaisses
Détails (fenêtres, tuiles, ombres portées) ➝ tracés précis et variés
Working in progress
Les lignes donnent une structure visuelle forte à votre future aquarelle. Et même si vous êtes plus "crayon", pensez que le noir peut mettre en valeur la couleur, surtout dans un style “line and wash”.
Autres exemples du "line and wash"
De la photo au dessin : construire son image avant l’aquarelle
Simplifier un intérieur trop chargé
Dans un autre défi Instagram, j’ai travaillé à partir d’une photo d’intérieur : un joli salon composé d’un sofa avec des coussins, d’une bibliothèque bien remplie et d’une fenêtre ouverte sur un extérieur lumineux.
Même si l’ensemble était très esthétique, la photo d’origine était visuellement assez chargée, ce qui, à l’aquarelle, peut vite devenir confus. J’ai donc opté pour une simplification stylistique dès le dessin, en travaillant au feutre noir (liner).
👉 Ce type de trait m’aide beaucoup à :
styliser certains éléments sans les surdétailler,
mettre en valeur des formes-clés comme le sofa,
éliminer ce qui alourdit la composition, tout en gardant l’esprit du lieu.
Par exemple :
J’ai épuré le décor extérieur visible à travers la fenêtre, en le remplaçant par une lumière diffuse qui unifie la scène.
J’ai choisi de développer davantage les coussins et le sofa, mais en enlevant certains motifs d’un coussin qui me semblaient trop chargés.
Les lignes du premier plan (sofa, coussins, plantes) sont plus appuyées, alors que les lignes de la bibliothèque et de la végétation à l’arrière-plan sont beaucoup plus légères, presque esquissées.
💡 C’est un bon exemple de la manière dont on peut, rien qu’avec le dessin, organiser l’espace, hiérarchiser les éléments, et simplifier sans trahir.



De la photo au dessin : construire son image avant l’aquarelle :
Exemple d’interprétation personnelle à partir d’une photo
Pour illustrer cette approche, j’ai choisi une photo de référence issue d’un challenge proposé par Bernard Sombret un artiste que je suis régulièrement.
Le principe de ces défis est simple : chacun peut s’approprier la photo librement et en faire une interprétation personnelle.
Et justement, c’est là que réside toute la richesse de l’exercice : ne pas copier, mais adapter.
Dans mon cas, certains éléments de la photo ne me parlaient pas visuellement.Par exemple, la montagne en arrière-plan me semblait trop massive, presque écrasante. J’ai donc choisi de la supprimer complètement pour alléger la composition.
À l’inverse, j’aimais beaucoup la végétation à gauche de l’image. Je l’ai conservée telle quelle, car elle permettait d’équilibrer le cadrage et d’apporter de la vie à cette zone.
Enfin, un détail important : le transat vide me paraissait un peu “inutile” dans l’image d’origine. J’ai alors décidé d’imaginer une présence humaine, en ajoutant un personnage féminin en train de lire. Ce simple ajout donne tout de suite plus de narration et d’intimité à la scène.
Je n’ai pas utilisé d’application pour modifier l’image ici, j’ai simplement laissé place à l’imaginaire, en redessinant les éléments directement dans mon croquis.
💡 L’idée, c’est que l’on peut très bien partir d’une photo, mais tout en y intégrant ses envies, ses intuitions… et sa propre histoire visuelle.


En conclusion
Avant de peindre, il y a toute une préparation invisible mais précieuse :
Choisir, adapter et nettoyer l’image
Construire son dessin
Travailler les volumes, la perspective, les ombres
Appliquer un tracé qui exprime déjà une intention
Et surtout, dessiner reste une discipline à part entière, qui s’apprend, se pratique, et se personnalise. Trouvez votre style, même dans la ligne !
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